L'étrange Noël de Gotham City. Déconstruction et reconstruction dans <em>Batman Returns</em> de Tim Burton

L'étrange Noël de Gotham City. Déconstruction et reconstruction dans Batman Returns de Tim Burton

Par BERTRAND Sébastien

« Durant mon enfance à Burbank 1, j’étais très réceptif à Halloween et à Noël, car c’était non seulement les périodes de vacances, mais aussi les fêtes les plus chamarrées et les plus amusantes. Quand tu grandis dans un endroit sinistre, toute forme de rituel donne vie à l’endroit où tu habites 2. ». Ces propos de Tim Burton, dont l’enfance a façonné une grande partie de l’œuvre cinématographique, permettent d’expliquer sa « période Noël », développée à travers trois films consécutifs : Edward Scissorhands (1990), Batman Returns (1992) et The Nightmare before Christmas 3 (1993). Parmi ceux-ci, le second apparaît à tous égards comme l’œuvre « médiane ». Dans Edward Scissorhands, Noël n’est vraiment présent que dans la scène d’ouverture, tandis qu’il occupe une place centrale dans The Nightmare before Christmas. Dans Batman Returns, Noël est le cadre spatio-temporel de l’action, mais constitue un arrière-plan souvent oublié dans les analyses critiques du film 4, ce qui ne semble pas illogique pour un film consacré au super-héros créé par Bob Kane en 1939. Comme dans le premier opus, qu’il a réalisé trois ans plus tôt, Tim Burton choisit de se concentrer essentiellement sur la confrontation de caractères extraordinaires : Batman et deux de ses archi-ennemis, Catwoman et le Pingouin, mais pour en faire une œuvre personnelle 5, « réflexion cinématographique sur les différentes manières de percevoir le Bien et le Mal 6 » et exploration en profondeur du thème du double 7.

Ces sujets caractéristiques de l’univers burtonien, ajoutés aux propos du cinéaste sur les fêtes de fin d’année de son enfance, nous conduisent à tenter de mettre en lumière l’arrière-plan du film en posant la question suivante : comment cette double identité, ces perceptions du Bien et du Mal apparaissent dans le Noël de Gotham City ?

 

Déconstruction et destruction : le Noël déchiqueté de Gotham City

Le tournage de Batman Returns a lieu en hiver, mais dans les studios de la Warner Bros, près de Burbank, alors que le premier Batman avait été tourné aux studios Pinewood, en Angleterre. C’est donc pour son réalisateur un retour aux sources qui, paradoxalement, lui donne les moyens techniques de créer un Noël avec du froid et de la neige, aux antipodes de ceux qu’il vivait dans son enfance : « ces fêtes-là permettaient […] de se trouver ses racines, de ressentir le passage des saisons, de voir dans les rayons de supermarché tout ce qui a trait à l’automne et à l’hiver. Car il n’y a qu’un climat en Californie 8. » Ce ne sera pas la seule différence avec les Noëls de jeunesse de Tim Burton. Sa vision transgressive fait rapidement voler en éclats toute l’imagerie traditionnelle de cette fête, qui se déroule du reste non pas dans « n’importe quelle petite ville américaine 9 » mais dans la gigantesque Gotham City, métropole de fiction évoquant davantage New York et Chicago que Burbank.

Dès la première scène du film, le public est prévenu : le Noël de Batman Returns sera tragique. On y raconte une naissance, celle d’Oswald Cobblepot, mais dans une atmosphère visuelle et musicale évoquant à la fois Charles Dickens et Eugène Sue 10. L’enfant de Noël est l’opposé exact de celui dont la tradition chrétienne célèbre la naissance. Il est physiquement monstrueux. Il ne vient pas au monde dans une étable près d’un village, mais dans un manoir gigantesque au cœur de la babylonienne Gotham City. Ses parents ne sont pas pauvres, mais richissimes. Et au lieu d’être vénéré et d’attirer les hommes à lui, l’enfant n’inspire que répulsion, fait fuir la sage-femme et le médecin. Ses parents décident de le jeter dans une rivière artificielle menant dans les bas-fonds de la ville. Ultimes clins d’œil bibliques, Burton inscrit son générique sur la traversée des égouts d’un bébé-Moïse dans son berceau en osier 11 et situe ensuite l’action 33 ans plus tard, à l’âge biblique de la mort du Christ 12.

Tim Burton s’emploie donc à subvertir, et même à pervertir « un esprit de Noël », joyeux et festif dans l’imaginaire traditionnel américain, dès le début de son film 13. Dans le seul face-à-face entre les parents Cobblepot et leur enfant, ce dernier est enfermé dans une cage, devant un infernal feu de cheminée, tandis que ses géniteurs, coupe de champagne à la main et regard désespéré, se tiennent à proximité de leur immense sapin de Noël. Le cadeau qu’ils espéraient est un monstre vorace qui absorbe toute pureté autour de lui (il dévore le chat blanc de la famille) ; il n’a pas sa place dans ce décor de fête. Symbole d’une hypocrisie sociale poussée à son degré extrême, les parents lancent un « Joyeux Noël ! » à l’adresse d’un autre couple, alors même qu’ils s’apprêtent à se débarrasser de leur enfant. Ainsi abandonné, recueilli par des pingouins qui lui donneront sa deuxième identité, le jeune Oswald passe de nombreux Noëls dans un monde souterrain. Son interprète, l’acteur Danny DeVito, considère que le Pingouin a souffert terriblement de n’avoir jamais connu la saison des fêtes comme les petits enfants de Gotham 14. Il concentre donc peu à peu sur cette période sa rancœur et sa cruauté, créant sa propre mythologie macabre. D’une immense chaussette de Noël, il sort d’étranges présents : produits toxiques, chutes de papier, main humaine. Et tout au long du film, il prépare à Gotham un Noël de cauchemar en planifiant l’enlèvement et le meurtre de tous les enfants des notables de la ville, afin qu’ils connaissent comme lui « un terrible destin 15. »

Symbole le plus visible de la perversion de l’esprit de Noël, le Pingouin n’est pourtant pas le plus monstrueux. Dans les premières scènes, Tim Burton introduit un personnage présenté par le maire de la ville comme le « vrai père Noël de Gotham 16 » : le businessman Max Shreck. Le nom est strictement identique à l’acteur interprétant le vampire du Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau 17. Bien plus qu’un clin d’œil, c’est la vraie nature de son personnage que Burton révèle : un homme assoiffé de pouvoir 18 et sans scrupules, prêt au meurtre et à toutes les compromissions pour atteindre son but, la construction d’une centrale électrique (en fait un gigantesque accumulateur qui vampirisera l’électricité des habitants de Gotham). Dans un accès de cynisme (ou de franchise ?), Max Schreck révèle même à ses concitoyens, devant les micros, qu’il n’est pas le père Noël et qu’il ne mettra pas la main à la poche 19, puis évoque plus tard la trêve de Noël pour contrer un argument législatif 20. Le Pingouin et Schreck, que le scénario traite comme les deux faces d’une même personnalité 21, réussissent pourtant à s’attirer les faveurs d’une population naïve et versatile, qui se cherche à tout prix un joyeux Noël, applaudissant à tout rompre celui qui leur promet « l’amour, emballé avec un gros nœud 22. ».

Le saccage du décor figé est la dernière étape de la démythification d’un Noël traditionnel. Il semble effectué avec un malin plaisir par le réalisateur, comparable à celui que prend Joe Dante à mettre en scène la destruction de la petite ville américaine de Kingston Falls dans Gremlins, par l’intermédiaire de ses petits monstres verts 23. Dans Batman Returns toutefois, cette destruction prend d’autres proportions 24. Les décorateurs du film ont souhaité que Gotham City, image de la vieille ville américaine, évoque dans cet opus quantité de métropoles du monde entier, avec un style toutefois ancré dans les années trente (Art Déco et architecture fasciste 25), décennie des dictatures et de la Grande Dépression. Ainsi, l’immense sapin de la ville, placé à proximité des grands magasins Schreck, renvoie à celui que l’on place à New York devant le Rockefeller Center (centre commercial créé par un magnat américain comparable à Schreck 26) depuis 1931. Cette évocation d’une période tourmentée ne fait pas pour autant de Gotham City à Noël une ville sinistre. Bo Welch, le chef décorateur, considère que la ville est moins infernale et noire que dans le premier opus, « pleine de légèreté et d’ironie 27 », sentiments faciles à attribuer à des citadins à l’approche des fêtes de fin d’année. Pour Antoine de Baecque, la ville symbolise bien une fête, mais macabre :

 

Gotham City est une ville d’après la mort où l’on fait la fête, où l’on décore des sapins de Noël, où l’on crée des super-héros dans le seul but d’oublier que chacun est un fantôme. […] Chaque revenant porte ainsi sa mort avec magnificence, et le film ne fonctionne que sur la prise en charge de ce drôle d’habit de deuil qui sert aussi de lugubre habit de fête  28.

 

Ville des morts, reflet d’une période de crise et d’angoisse, Gotham City serait donc l’écrin le plus inapproprié à un Noël paisible, heureux et convivial. D’ailleurs, ses édiles n’y croient même pas. Dès le début du film, Burton nous présente Roscoe Jenkins, maire désabusé et nonchalant, qui déclare avec fatalisme : « Enfin, espérons. Peut-être qu’avec un peu de chance, Gotham aura son premier joyeux Noël depuis des siècles 29. » Mais en apercevant de part et d’autre du sapin de la ville deux statues de colosses prêts à actionner un mécanisme infernal, on se doute que ce trop beau symbole de Noël, trop coloré pour une ville aux teintes grises, ne restera pas intact. À deux reprises durant le film, le sapin est endommagé et ne s’illumine plus. La seconde fois, une nuée de chauve-souris en sort, laquelle affole la foule. Élément précurseur de ce que sera The Nightmare before Christmas, symbole archétypal d’un Noël conventionnel 30, le sapin de Gotham devient source de peur et de noirceur, renvoyant brusquement les habitants au caractère artificiel et trompeur de leur rêve de fête.

Le même procédé est utilisé par Burton pour un autre élément lié à Noël : le cadeau emballé dans du papier brillant avec un gros ruban. Au début du film, alors que les édiles et notables s’adressent à la foule au pied du sapin, un énorme cadeau apparaît, laissant les habitants perplexes. En surgit le « gang du cirque », assortiment macabre et déjanté de diablotins, de motards à tête de mort et de clowns armés de mitrailleuses qui se mettent à saccager la ville.

Enfin, pour mieux dénoncer la crédulité des hommes qui croient encore à la bonté irradiante de l’esprit de Noël, Tim Burton donne un destin tragique au personnage de la Princesse des Glaces, pin-up en fourrure blanche légère et écervelée qui ne voit pas le mal là où il est. Après avoir été kidnappée par Catwoman, elle est précipitée dans le vide par le Pingouin et s’écrase au pied du sapin.

Dynamitant consciencieusement le décor et l’esprit d’un Noël traditionnel, Tim Burton fait donc de Batman Returns un anti-film de Noël. Accentuant cette démarche, le film, comme la plupart des blockbusters, sort à la veille de l’été (19 juin 1992), plongeant ainsi le spectateur dans une ambiance très loin de son quotidien, et la promotion ne le présente à aucun moment comme un film pour enfants 31. Mais cette prise de distance avec un contexte de fêtes de fin d’année amène aussi le spectateur à relativiser la destruction de Noël à laquelle Tim Burton s’est livrée.

 

Reconstruction et magie burtonienne : le Noël caché de Gotham City

La vision communément admise de Batman Returns est celle d’un film plus sombre que le précédent (impression partagée par le public comme par la critique lors de sa sortie 32). Cependant, si Tim Burton a méticuleusement détruit un Noël stéréotypé, il renoue avec des souvenirs d’enfance qui ne sont pas forcément mauvais. C’est à Noël que Tim Burton a vu dans un cinéma de Burbank Mad Monster Party ? 33, un film qui l’inspirera pour The Nightmare before Christmas 34. La période des fêtes rappelle également pour lui des moments d’excitation et d’évasion. Aussi veille-t-il à préserver certaines parcelles authentiquement festives, refaisant progressivement du Noël de Gotham un moment heureux, mais selon ses propres schémas narratifs et esthétiques.

Les instants d’apaisement et de détente sont rares dans Batman Returns, mais ils se font quasiment tous dans une atmosphère propre aux fêtes de fin d’année. Ainsi, le manoir Wayne, gigantesque demeure de Bruce Wayne/Batman, se met aux couleurs de Noël, avec un sapin, des cadeaux et un feu dans l’âtre. Dans cet espace préservé, Bruce Wayne et Selina Kyle/Catwoman se retrouvent pour regarder la cérémonie d’illumination du sapin de la ville à la télévision. Le parallèle est ainsi établi entre le Noël officiel, impersonnel et froid de Gotham City, aisément destructible, et celui, intime et paisible, que vivent les protagonistes au manoir Wayne, suscitant la complicité et l’amour puisqu’après un jeu de séduction atypique, Bruce et Selina s’embrassent langoureusement.

Noël symbolise également la vérité et la révélation. C’est sous le gui, plante de Noël et du Jour de l’An par excellence, que Batman et Catwoman cèdent sans s’en rendre compte à la coutume 35 et échangent un premier baiser puis, plus tard, un autre, cette fois sans leurs masques. Une allusion répétée au gui amène les deux personnages à se révéler leur identité secrète et à éprouver un trouble réel, se dévoilant pour la première fois 36.

Aucun Père Noël en costume traditionnel n’est visible dans le film, mais Batman Returns a néanmoins le sien, en la personne du majordome de Bruce Wayne/Batman : le dévoué Alfred. Ce vieil homme stylé, que son interprète Michael Gough décrit comme « une nounou vieux jeu 37 », est la seule référence parentale de Bruce Wayne, dont les parents ont été assassinés lorsqu’il était enfant. Dan DiDio, responsable éditorial chez DC Comics, ajoute qu’Alfred connaît l’enfant qui se cache en Bruce Wayne 38. Dans Batman Returns, il incarne un Noël paisible et sans noirceur. Seul personnage que l’on voit en train de porter des cadeaux et de décorer un sapin, il se montre tout au long du film bienveillant, rassurant et réconfortant. Dans les dernières scènes, il remplit de plus en plus le rôle de Père Noël pour son fils adoptif de facto. En aidant Batman à sauver Gotham (vraisemblablement au soir du 24 décembre), il lui offre son cadeau, avant de le ramener chez lui au volant de sa limousine, traîneau de luxe pour un majordome de la vieille école. Alfred symboliserait donc également l’image de Noël liée à l’enfance de Tim Burton : une fête quelque peu ennuyeuse mais au fond sécurisante.

Dans cette logique de fête lentement reconstituée par d’autres canaux, c’est à la toute fin du film que la magie de Noël reprend ses droits. Le Pingouin et Max Schreck, les faux Pères Noël, sont démasqués et meurent tous les deux dans les égouts de la ville ; Catwoman semble avoir choisi de mourir. La ville est ainsi débarrassée de ses monstres qui avaient perverti Noël. Tout redevient calme et les paroles rituelles sont prononcées par Alfred, pour la seule fois du film avec sincérité et lucidité : « Eh bien advienne que pourra : joyeux Noël, Monsieur Wayne 39 ! »

 

Telle une formule magique, cette phrase change l’atmosphère de la dernière scène et par-là même, toute la perception du film. La caméra monte lentement, jusqu’aux toits de la ville, où le signal lumineux de Batman apparaît, symbole de l’amour que lui portent les habitants de Gotham, reconnaissants d’avoir ramené la paix. C’est alors que se produit le miracle de Noël : dans la nuit enneigée apparaît Catwoman, regardant le signal de Batman.

Le personnage de Selina Kyle/Catwoman semble in fine parfaitement incarner le Noël de Tim Burton. Déprimée par la période des fêtes, dévoilant son côté sombre sans jamais vraiment tomber dans le Mal 40, elle se révèle finalement comme une femme perdue rêvant de vivre son conte de Noël (elle décide de garder une de ses neuf vies « pour Noël prochain »), mais incapable de vivre en paix avec elle-même. Elle met toutefois fin au Noël factice de Gotham City en exécutant Max Schreck. Celui qui se définit comme « l’âme damnée de Gotham » et qui rêvait de sa centrale électrique comme cadeau de Noël, est électrocuté à outrance par son ancienne secrétaire, laquelle lui lance avec une cruelle ironie « un petit baiser, papa Noël 41 ? »

Tim Burton insiste donc bien sur son refus du happy end, qu’il verbalise d’ailleurs dans la bouche de Catwoman 42. Cependant, aimant trop ce personnage pour le sacrifier, il choisit de la ressusciter dans l’ultime plan, voulait ainsi faire un parallèle avec la fin du premier opus. Tournée en catastrophe à quelques jours de la fin, cette dernière scène est, selon Tim Burton, « dans le ton du film », évoquant « les mystères qui tournent autour des neufs chats, les neufs vies, les dons mystiques des chats 43 ». Catwoman est donc à la fois l’incarnation d’un Noël tourmenté refusant les conventions, qui est aussi promesse de résurrection et de renouvellement.

 

Conclusion

Évoquant lors du tournage la richesse des personnages de l’univers de Batman, que « des spécialistes ont passé des années à explorer », Tim Burton ajoute avec ironie : « On fera ce qu’on peut en deux heures 44 ». Il semble en tout cas que cette complexité ait été renforcée par la double identité antinomique du Noël de Batman Returns. C’est un ensemble d’objets et de décors fragiles, de phrases toutes faites et d’obligations sociales pesantes, que les protagonistes, héros ou méchants, semblent peu apprécier et qu’ils s’emploient à fuir, à pervertir et à détruire. Toutefois, si on se détourne des symboles formatés pour observer les choses et les gens en profondeur, si on donne à Noël sa dimension intime, si la sincérité prend le pas sur les conventions, alors Noël retrouve sa vérité et sa magie. Mais celui de Gotham City, avec son esthétique « néo-expressionniste germanique 45 » semble avoir gardé une part de son mystère. Le public se montrera d’ailleurs quelque peu dérouté et, malgré le succès de Batman Returns au box-office 46, les espérances de la Warner Bros ne seront pas remplies, au point que Tim Burton sera évincé de la réalisation d’un troisième film sur Batman 47. En 1994, il déclarera à Mark Salisbury : « Je crois maintenant que j’en ai fini avec Noël. J’ai exorcisé mes démons 48. » Gageons qu’à travers le Noël de Gotham City, Tim Burton aura aussi contribué à donner aux spectateurs une vision des fêtes dépouillée de ses artifices pour mieux la ré-enchanter dans une esthétique unique.

 

  1.  Située à proximité d’Hollywood, Burbank est aujourd'hui considérée comme la capitale mondiale des médias. C’est là en effet que se trouvent les sièges sociaux de plusieurs grandes compagnies de cinéma et de télévision, dont Warner Bros, qui produisit Batman Returns. Tim Burton, cependant, n’a jamais cessé de voir en Burbank une ville à l’ambiance « très banlieusard[e] ». (Mark Salisbury, Tim Burton : entretiens avec Mark Salisbury, Bernard Achour [trad.], Paris, Sonatine, ‎2009, p. 38).
  2.  Id., p. 185.
  3.  Les titres français sont, respectivement : Edward aux mains d’argent, Batman : le Défi et L’Étrange Noël de Monsieur Jack.
  4.  Il nous semble significatif que l’édition collector du DVD, qui ne contient pas moins de dix documentaires sur le film, en fasse très peu mention. (Tim Burton, Batman Returns © Warner Bros, 1992, Edition collector double DVD, 2005). Dans les notes suivantes, les documentaires du second DVD seront simplement mentionnés par leurs titres et la production (Warner Home Video, 2005).
  5.  Tim Burton, qui avait mal vécu la réalisation du premier Batman, n’a accepté de faire le second qu’à condition d’avoir une plus grande « liberté de ton » (Mark Salisbury, op. cit., p. 157-158 et Shadows of the bat: dark side of the night © Warner Home Video, 2005, 00:03:15 et 00:17).
  6.  Tim Burton in Mark Salisbury, op. cit., p. 169.
  7.  Id., p. 162.
  8.  Id., p. 185-186.
  9.  Tim Burton voit ainsi Burbank, malgré sa proximité avec Hollywood. (Mark Salisbury, op. cit., p. 38).
  10.  Alain Charlot, dans sa critique de Batman Returns, compare ainsi la première scène à « du Eugène Sue shooté par Douglas Sirk. Du technicolor radioactif avec Danny Elfman […] plus traversé que jamais par les violons coupants de Bernard Hermann » (Alain Charlot, « Batman le Défi : subversif », Ciné-News, n°36, juillet-août 1992, p. 27).
  11.  Dans la version française du film, une allusion supplémentaire y est faite, quand le Pingouin évoque les enfants du « gotha de Gotham » dormant « dans de jolis petits moïses », reprenant l’ancienne terminologie française pour désigner les couffins en osier. (Batman Returns, 01:29:10).
  12.  Batman Returns, 00:05:15.
  13.  Comme le souligne Aurélien Ferenczi, cette subversion de « l’esprit de Noël » est un thème central de The Nightmare before Christmas, tourné en même temps que Batman Returns, à San Francisco. Cette simultanéité contraignit Burton, producteur, scénariste et directeur artistique de The Nightmare before Christmas, à en confier la réalisation à Henry Selick. (Aurélien Ferenczi, Tim Burton, Paris, Cahiers du cinéma, « Grands Cinéastes », 2007, p. 52).
  14.  Batman Returns: villains – The Penguin © Warner Home Video, 2005, 00:02:50.
  15.  “A terrible fate” (Batman Returns, 01:29:00).
  16.  “Gotham’s own Santa Claus” (Batman Returns, 00:09:40).
  17.  Friedrich Wilhelm Murnau, Nosferatu, eine Symphonie des Grauens © Prana Films, 1922.
  18.  Pour Christopher Walken, qui interprète Max Schreck, « sa vie se résume à cela » (Batman Returns: villains – Max Schreck © Warner Home Video, 2005, 00:01:45.
  19.  “Santa Claus ? Afraid not. I’m just a poor schmo, who got lucky. And sue me if I want to give some back. (Batman Returns, 00:10:40).
  20.  « Oubliez momentanément la Constitution, c’est Noël. » [Give the Constitution a rest, okay? It’s Christmas.] (Batman Returns, 00:36:00). La version française du film propose une traduction légèrement différente.
  21.  Daniel Waters, scénariste, précise que les premiers scénarios faisaient du Pingouin et de Shreck deux frères aux destins opposés : l’aîné, abandonné en raison de sa différence et grandissant dans un monde souterrain ; le cadet, enfant choyé et golden boy appelé à régner sur Gotham City. Le scénario étant déjà trop riche en intrigues et sous-intrigues, celle-ci a été abandonnée. (Batman Returns: villains – Max Schreck © Warner Home Video, 2005, 00:00:30).
  22.  “Love wrapped in a big bow” (Batman Returns, 00:10:55). La version française du film propose une traduction légèrement différente.
  23.  Joe Dante, Gremlins © Warner Bros, 1984.
  24.  Antoine de Baecque parle d’une destruction « à grands coups de marteau. » (Antoine de Baecque, Tim Burton, Paris, Cahiers du cinéma, 2005, p. 87).
  25.  Beyond Batman: Gotham City revisited: the production design of Batman Returns © Warner Home Video, 2005.
  26.  La costumière Mary Vogt indique que ses tenues sont inspirées des grands industriels du tournant des xixe et xxe siècles, comme John Pierpont Morgan. (Beyond Batman: Sleek, Sexy and Sinister: the Costumes of Batman Returns © Warner Home Video, 2005).
  27.  Bo Welch in Mark Salisbury, op. cit., p. 164-165.
  28.  Antoine de Baecque, op. cit., p. 83.
  29.  “Well, here’s hoping. Maybe with a little luck, Gotham will have its first merry Christmas in a good long while.” (Batman Returns, 00:07:00).
  30.  Un autre sapin, visible dans le film au moment du bal de Noël donné par Max Schreck pour l’élite de la ville, monument d’hypocrisie sociale (tous les participants portent un masque et les invités sont sélectionnés en fonction de leur rang et non de leurs affinités avec leur hôte) sera également malmené lors d’une explosion (Batman Returns, 01:34:20).
  31.  Sam Hamm (scénariste) in Shadows of the bat: Dark side of the night © Warner Home Video, 2005, 00:27:00.
  32.  Shadows of the bat: Dark side of the night © Warner Home Video, 2005, 00:26:00 ; Salisbury, op. cit., p. 169 et A. de Baecque, op. cit., p. 90.
  33.  Jules Bass, Mad Monster Party ? © Rankin / Bass, 1967.
  34.  Antoine de Baecque, op. cit., p. 94.
  35.  Les personnages ne s’aperçoivent qu’après leur baiser que celui-ci s’est fait sous le gui, et Tim Burton veille bien à ne montrer la plante qu’en caméra subjective, exprimant par là-même son refus des conventions.
  36.  « Cela peut être mortel de manger du gui. [Mistletoe can be deadly if you eat it.]
  37.  Batman Returns: heroes – Alfred © Warner Home Video, 2005, 00:03:05.
  38.  Dan DiDio in Batman Returns: heroes – Alfred © Warner Home Video, 2005, 00:00:20.
  39.  “Well, come what may, merry Christmas, Mr. Wayne!” (Batman Returns, 01:55:10).
  40.  Son interprète, Michelle Pfeiffer, évoque une femme oscillant toujours entre Bien et Mal, gentille au fond mais prenant la mauvaise direction (Shadows of the bat: Dark side of the night © Warner Home Video, 2005, 00:15:20). Tim Burton, pour sa part, trouve plaisant que nombre de gens n’aient pas pu se faire une opinion sur Catwoman (Salisbury, op. cit., p. 159-160).
  41.  “What about a kiss, Santie Claus?” (Batman Returns, 01:25:21).
  42.  “Don’t pretend this is a happy ending.” (Batman Returns, 01:49:10).
  43.  Shadows of the bat: Dark side of the night © Warner Home Video, 2005, 00:24:10.
  44.  John Pattyson et Mike Meadows, The Bat, The Cat, The Penguin © Warner Bros, 1992, 00:04:00.
  45.  Selon les termes de la productrice de Batman Returns, Denise Di Novi, in Shadows of the bat: Dark side of the night © Warner Home Video, 2005, 00:17:20.
  46.  Il rapportera au final près de 268 millions de dollars (soit 40% de moins que le premier opus), pour un budget estimé à 80 millions (Mark Salisbury, op. cit., p. 168).
  47.  Tim Burton se rendra lui-même compte du peu d’enthousiasme des producteurs en leur présentant ses idées pour un troisième film (Shadows of the bat: Dark side of the night © Warner Home Video, 2005, 00:28:30).
  48.  Mark Salisbury, op. cit., p. 185.