La violence linguistique, culturelle, visuelle, sonore des dessins animés diffusés à la télévision française

La violence linguistique, culturelle, visuelle, sonore des dessins animés diffusés à la télévision française

Par ECOLE-BOIVIN Catherine

 

Come now, my child, if we were planning to harm you, do you think we’d be lurking here beside the path in the very darkest part of the forest 1.

 

Les programmes jeunesse, notamment les dessins animés en France fin 2022 et début 2023, sont proposés sur plusieurs chaines. Nous nous sommes intéressés ici à ceux sans abonnement, diffusés le matin très tôt, qui offrent la possibilité d’être visionnés également en replay, sur France TV. Ces programmes commencent avec des dessins animés sur France 3, France 5, M 6, France 4, Gulli à six heures du matin, sur TF1 avec Tfou à six heures trente, Arte quant à elle propose à sept heures quarante un journal junior. Un peu avant seize heures en semaine certaines chaînes comme France 4, Gulli proposent un programme jeunesse dont des dessins animés pour enfants. Les dessins animés n’ont pas de prescription d’âge pour le visionnage en direct. Si l’on se renseigne sur un programme sur internet, sur le site de France TV, il est immanquablement repéré comme étant « tous publics ». En replay, France TV a classé par tranches de trois à cinq ans, de cinq à huit ans et de huit à douze ans ses programmes jeunesse, dans une première fenêtre « Notre sélection », mais ensuite les dessins animés apparaissent sans ce filtre. Ce qui signifie que le filtre de l’âge, voulu par le CSA devenu l’ARCOM, le régulateur de la communication audiovisuelle et numérique, censé protéger les jeunes spectateurs, n’est pas efficient. Pourtant l’ARCOM semble s’en préoccuper, et annonce en novembre 2022 :

 

Parmi les multiples actions que mène l’ARCOM dans le cadre de la protection des mineurs, une attention particulière est portée à la protection du jeune public face aux contenus qui ne leur sont pas adaptés. La signalétique jeunesse est l’outil clé du dispositif créé par l’ARCOM au service de la protection de la jeunesse et des mineurs  2.

 

Mais cette signalétique ne concerne que les enfants à partir de dix ans et les films et séries. Les dessins animés de la tranche horaire citée ne sont pas concernés. L’ARCOM considère qu’une plage horaire (le matin à partir de six heures et le soir à partir de seize heures) adaptée et réservée à la jeunesse suffit pour les préserver de programmes inadaptés à leur âge. Ces programmes dédiés au jeune public intègrent des critères tels que cités sur leur site dans la fenêtre de la protection de la jeunesse et des mineurs :

 

 - La conception du programme : présence de personnages jeunes, thématiques touchant les enfants et les adolescents, langage employé, etc.

- Les horaires de diffusion, soit au sein d’une case jeunesse clairement identifiable dans la grille de la chaîne ; soit hors de ces cases, mais relevant de cette catégorie __FN_1__ .

 

L’ARCOM oblige également les chaînes gratuites à réunir un comité d’éthique « comportant notamment des experts en psychologie des jeunes enfants et l’obligation d’alterner régulièrement programmes de fiction et émissions d’éveil afin de respecter le rythme de l’enfant 3 ».

Il n’est pas certain, au regard de l’enquête que les centaines de dessins animés soient véritablement visionnés par les comités d’éthique des chaînes. Après avoir visionné plus de cinquante heures de dessins animés sur les différentes chaînes, les scénarios, les dialogues, les musiques, les chants, les images de ces divertissements ne semblent pas correspondre aux attendus d’un divertissement pour enfant, éducatif et apaisant, le langage employé est rarement adapté.

 

État des lieux

Une étude publiée en janvier 2020 dans le Bulletin épidémiologiste hebdomadaire de santé publique France portant sur l’observation d’enfants nés en 2012 dans le département breton d’Ile et vilaine concluait :

 

Les enfants exposés aux écrans télévision, tablette, consoles de jeux, smartphones le matin avant l’école et qui discutent rarement, voire jamais, du contenu des écrans avec leurs parents multiplient par six leur risque de développer des troubles primaires du langage  4.

 

On entend par trouble primaire du langage ou dysphasie, une mauvaise élocution, un vocabulaire restreint, une parole hachée, des phrases incohérentes, une compréhension difficile de l’oral. Lors de l’étude, les enfants avaient entre trois et six ans, âge où sont détectés les troubles du langage, généralement à quatre ans. Parmi les enfants ayant besoin d’une aide d’orthophonistes, 53% des enfants avaient été exposés avant l’âge de deux ans aux écrans. 75% avaient été laissés seuls devant eux. 45% des familles déclaraient que la télévision restait allumée toute la journée. Dans cette enquête les enfants des familles étaient majoritairement exposés à la télévision (94%), plutôt qu’à d’autres médias.

Depuis cette étude, un site dédié à la parentalité et aux mille premiers jours du nouveau-né est proposé aux parents et personnels de la petite enfance. Les écrans ne sont clairement plus conseillés avant l’âge de trois ans, puisqu’ils ne permettent pas d’interactions avec les adultes pour accompagner le jeune enfant dans ses émotions et sa personnalité, mais aussi parce qu’un enfant doit pouvoir découvrir et explorer le monde, l’espace et le temps avec ses cinq sens, l’appréhender, non pas virtuellement, mais avec son corps. Jean Piaget 5, dans sa théorie des apprentissages, nous explique que le langage vient à l’enfant à travers l’activité sensorielle et motrice en interaction avec l’environnement. Il est préférable que les situations d’acquisition des connaissances soient les plus proches possibles des conditions naturelles, ce que les écrans virtuels ne permettent pas. La langue et la pensée se construisent progressivement lorsqu’un enfant découvre le monde qui l’entoure. D’où le danger de la télévision ou des écrans virtuels « nounous », dénoncés par Boris Cyrulnik : « Gardé par la télé, un enfant est seul 6. » Il est donc conseillé aux parents de ne pas proposer d’écrans aux enfants avant trois ans. Concernant la formation aux assistants et assistantes maternelles qui gardent jusqu’à quatre enfants de moins de trois ans à leur domicile, le conseil est donné de la même manière. Toutefois, l’agrément de garde ne serait pas refusé si la télévision était mise à disposition des enfants gardés.

Les écrans et la télévision sont nommés ici de manière globale. Sur les sites dédiés à l’enfance, au chapitre des écrans, il n’est jamais fait mention de la violence distillée par les dessins animés à la télévision. Le contenant est évoqué mais pas le contenu ; le mot violence est banni. Visionner des dizaines de dessins animés durant deux mois, dès six heures, permet de se rendre compte de l’étendue du problème. La violence est constante, répétée et multifactorielle. Les écrans ne sont pas qu’un mot. Ils sont l’un des vecteurs d’une manière d’appréhender le monde d’une manière cruelle difficilement quantifiable, et cette cruauté linguistique, physique, morale, sensorielle est proposée, durant des heures à la télévision française, aux enfants, aux cerveaux en construction et ce en toute impunité.

Serge Tisseron 7 nous rappelle que le cerveau des enfants n’est pas assez mature pour gérer les informations issues des dessins animés, des bruits, de la musique, du changement de couleur, des scènes, de la rapidité du défilement des images ; ces changements sont déjà une violence en soi. L’enfant de moins de trois ans est captivé par les images, emprisonné par elles et ne peut s’y soustraire, sauf si l’adulte référent éteint la télévision. Ses charges émotionnelles sont considérables, alors qu’il parait calme puisqu’il est captivé et que son corps et son visage sont à l’arrêt, à l’arrêt sur images en quelque sorte. Lorsque la télévision s’éteint, l’enfant peut se mettre à pleurer, faire une crise ; il décharge ce trop plein d’émotions emprisonnées et non expliquées, puisqu’il était seul face à elles. Serge Tisseron attribue cette crise non à l’addiction aux écrans, mais à une décharge émotionnelle. D’autre part, il précise que « chaque heure par jour pendant laquelle bébé regarde des DVD ou des vidéos, ses apprentissages en vocabulaire diminuent de six à huit mots par rapport aux enfants qui ne regardent pas ces programmes 8 ».

En visionnant une cinquantaine d’heures de dessins animés sur toutes les chaines accessibles sans abonnement, il s’avère que la violence et le langage inapproprié sont majoritairement présents, et cela malgré le bouclier de dispositifs existants, censés protéger les enfants. Serge Tisseron change de focale dans son dernier livre 9 consacré aux enfants de moins de trois ans et les écrans et nous interpelle sur les dessins animés adaptés aux enfants qui ne le seraient pas en réalité, mais qui seraient plutôt adaptés à un marché de consommateurs de produits dérivés (publicités, packaging de nourriture, jouets). Ils sont présents dans la vie des enfants et, selon un sondage français qui est ancien et dont les conclusions viennent d’être publiées par l’INSEE 10, un tiers des enfants de moins de trois ans sont régulièrement devant les écrans numériques, hors télévision, le média le plus utilisé dans les familles. On peut donc imaginer que la préconisation d’éloigner les enfants des écrans n’est pas réellement suivie.

Que regardent, voient, entendent les enfants lorsqu’ils visionnent des dessins animés et des programmes jeunesse ? Pour le savoir, nous devons nous-mêmes nous positionner en face de ces écrans.

 

La violence animée

L’écrivain Stephen King nous apprend dans son essai biographique Anatomie de l’horreur 11 que le film de Walt Disney, Bambi – sorti au cinéma en 1942 aux États-Unis et en France en 1947 – et notamment la scène où la mère du petit faon, douce et aimante, disparait sous le bruit des fusils des chasseurs restera la scène d’enfance qui lui a occasionné le plus de cauchemars, par la peur qu’elle a induit en lui et un sentiment de violence extrême. La mort de la mère est seulement suggérée, on ne verra pas son cadavre. Un peu plus tard, le faon orphelin risque la mort en fuyant un incendie et sera guidé par son père, le grand cerf, lors d’une fuite violente à travers la forêt enflammée.

C’est le paradoxe principal des programmes jeunesse, à la fois créés pour divertir et en même temps angoissants. Bambi reste, dans les sondages récents, l’un des dessins animés classés comme l’un des plus tristes, mais aussi le préféré des enfants et des adultes. Aucune préconisation d’âge n’accompagne ce dessin animé ancien, pourtant le maître du suspense et de l’horreur est resté marqué psychologiquement par Bambi et le considère comme horrifique. Dans un article en anglais de 2014, le chercheur de l’université d’Ottawa Ian Colman 12 et son équipe ont évalué le risque de décès et de morts violentes dans le cinéma d’animation et en ont conclu que les programmes destinés à la jeunesse étaient plus violents que les films dramatiques destinés aux adultes qui, eux, avaient un âge d’interdiction de visionnage, généralement de seize ans. Les personnages principaux des dessins animés, dits films d’animation, ont selon leur étude un risque plus important de décès ; leur risque de meurtre surpasse ceux des films alors qu’ils devraient être, compte tenu de leur public, un divertissement. Les films d’animation regorgent de violence et de meurtres, dont de meurtres où les personnages, visiblement morts, reviennent à la vie dans l’épisode ou dans les épisodes suivants. Les dessins animés sont, pour ces chercheurs, rien de moins que des sites de meurtres, de carnages et de chaos. Les dessins animés tuent des humains, des animaux, des parents, les méchants des histoires le plus souvent, mais aussi les gentils. En France, l’ARCOM se préoccupe d’éloigner les images violentes des jeunes spectateurs lors de la projection d’images violentes réelles telles que les victimes d’attentats, d’accidents, de séismes ; toutefois, les scénarios violents des dessins animés semblent passer sous les radars de surveillance. Pourtant, les enfants peuvent souffrir de stress post-traumatique, surtout s’ils sont seuls face à des scènes de décès sensationnels dans les films d’animation. Avant trois ans, les fonctions psychiques de l’enfant sont en construction. Le visionnage répété des images violentes peut avoir des conséquences sur l’estime de soi, les repères familiaux, le rapport au monde humain, végétal et animal, sur l’acquisition de la langue et sur l’empathie. Entre décembre 2022 et janvier 2023, le visionnage, de six heures à neuf heures le matin, de dessins animés pour tous publics sur des chaines publiques françaises permet-il d’établir le même constat ? Les dessins animés proposés en France sont-ils le théâtre de violences, de chaos et de meurtres ? La réponse est oui. La violence se situe à plusieurs niveaux.

Prenons l’exemple du dessin animé pour les tous petits T’es où Chicky 13 ? Notons une incorrection de français dès son titre : « t’es où », plutôt que, « où es-tu Chicky ? » Le poussin ne parle pas, il babille et grimace, il y a des bruitages synthétiques et des sons de chœur chantés de type « gnagnagna ». Il s’agit peut-être une onomatopée, mais elle ressemble à des babillages d’enfants de qui on se moquerait. On pourrait s’attendre à ce que le programme destiné aux enfants qui ne parlent pas encore se passe de manière paisible. L’épisode visionné dure une minute. Le poussin au regard anxieux se retrouve dans une machine attrape peluche ; il se fait écraser sous l’une d’entre elles qui semble la plus lourde et à laquelle il venait de faire un câlin comme si elle était sa maman. Ecrasé, il disparait. L’animation s’arrête avec le générique sans que l’on sache s’il va bien. Cela dure une minute, et c’est suffisant pour rester interloqué, même en étant adulte. Pourquoi ce poussin est-il ainsi malmené à chaque épisode ? Le synopsis du programme pourtant interpelle. Il est noté sur le site de France TV :

 

Chicky, un petit poussin mignon tout plein, Chicky se retrouve dans un nouvel environnement à chaque épisode. Un lieu inconnu qu’il faudra découvrir au fur et à mesure des expériences de notre petit héros. Et si Chicky perd quelques plumes dans l’aventure, il revient toujours en pleine forme dans l’épisode suivant !

 

Sauf que le poussin ne perd pas que quelques plumes, c’est un euphémisme ; il lui arrive toute une série d’accidents physiques graves qui le conduiraient, dans une vie réelle, à une mort certaine. Ce dessin animé véhicule un message véritablement paradoxal : se blesser, se faire mal, même si l’on est un animal, est amusant et serait sans conséquences. Le fait qu’il se blesse, qu’il soit jeté et écrasé, tout cela est censé faire rire. Le CNC 14, le Centre National du Cinéma et de l’image animée en France, soutenu financièrement par le gouvernement et donc les impôts des contribuables mais aussi par des acteurs de l’éducation et de la culture, a apporté son aide financière à la production de ce film d’animation.

Dans un autre registre, un programme semble intéressant, puisque culturel et pédagogique : il s’agit de Yétili 15, une marionnette conteuse et ses deux copines souris qui, dans une librairie, lisent et commentent des livres aux enfants. Les livres sont réels, ce qui est original. Le Yétili lit parfaitement l’histoire, lentement, la voix est humaine et parfaitement distincte. Les souris sont malicieuses et sympathiques. Voici le début du dialogue d’une des histoires. La souris :

 

- À ton avis quel livre il va nous lire aujourd’hui ? [Quel livre va-t-il nous lire aujourd’hui ?]

L’autre souris à Yétili :

- On lit quoi aujourd’hui ? [Quel livre lit-on aujourd’hui ? aurait été plus correct]

 

Les souris s’installent pour lire un livre. Les incorrections grammaticales sont gênantes pour le développement de l’enfant qui écoute ce programme. Même si l’enfant ne maîtrise pas encore la grammaire et a acquis peu de vocabulaire, cela ne signifie pas qu’il ne doive pas entendre une langue correcte et un lexique riche. La non proposition d’un langage correct est une violence en soi, c’est comme si un cuisinier faisait l’impasse sur des ingrédients indispensables. Dans un autre épisode, le commentaire d’une des souris interroge, tant il ne semble pas correspondre à ce qu’un enfant qui ne sait pas lire (les petites souris ne savent pas lire) peut dire spontanément. La scène lue est en soi relativement stressante : un bébé dans son bain est passé par le tuyau de la baignoire et se retrouve via des tuyaux des égouts « plein de pipi ». Le texte fait référence à une fosse à eaux usées d’une station d’épuration. La souris de s’exclamer : « Waouh ! Le tuyau du labyrinthe de la mort qui tue ! ». Le bébé nage dans les eaux troubles jusqu’à un petit ruisseau où il atterrit, poussé par les eaux de la station d’épuration, puis il voyage dans différentes eaux avant de traverser, toujours nu, la ville et de retrouver sa maman. Il faut avoir le cœur bien accroché pour visionner cet épisode en tant qu’adulte, tellement les scènes illustrées du livre, sous couvert de la voix douce du conteur Yétili et de l’ambiance de la librairie rassurante, sont un scénario d’horreur pour les enfants en bas-âge. C’est un peu comme obliger le spectateur à la dissociation. Il vaut mieux ne pas imaginer un enfant qui aurait peur de prendre son bain tomber sur ce genre d’images et d’histoire.

Dans le visionnage des programmes enfants du matin ou en replay, il est ardu, voire impossible de trouver un programme sans violence verbale ou physique ; elle y est plurielle, banale et banalisée. Elle peut être dans les mots grossiers employés, les images, les couleurs, le graphisme hideux, le non-respect de la prononciation ; la liste est longue. Il est à noter que les enfants sourds ne peuvent en aucun cas suivre les paroles sur les lèvres.

Dans l’épisode Héros à moitié 16, un dessin animé destiné au public à partir de cinq ans, on entend la sonnerie d’une école, puis une professeure de sport en situation de handicap dans un fauteuil roulant hurle sur des élèves. D’une voix criarde, elle introduit ainsi une séance : « J’espère que vous-êtes bien échauffés mes lapins car aujourd’hui il va y avoir du ressort. » Elle souffle sur un château gonflable sous l’admiration de ses neuf élèves qui prennent place dessus avec un ballon de basket et s’exclament : « Ouah ! » Un élève (JC) montre une dispense de sport à sa professeure qui l’autorise à ne pas participer à l’activité, mais ajoute : « Ouais, ouais, va t’installer sur le banc comme d’habitude. » L’élève dispensé va s’y installer et demande à l’un de ses camarades, dispensé de sport également, de lui tenir au-dessus de sa tête un parapluie pour le protéger du soleil. L’effet dominant dominé est flagrant. La professeure met au rouleau, sans leur consentement, un coup de peinture jaune sur le visage et le corps des élèves. D’autres élèves grimpent sur la partie gonflable et hurlent ; une fillette prend le ballon de basket en pleine face. Son visage disparait en un seul pli. Elle se fâche mais son visage redevient normal. Cette élève ne réussit pas à mettre le ballon dans le panier et est moquée par l’élève (JC) dispensé. Celui-ci, en plus de se moquer d’eux, filme ses camarades durant la séance tout en buvant, avec une paille, un soda que l’élève à ses côtés lui a apporté. Nous sommes là devant une scène typique d’un harceleur/harcelé. L’élève JC fait remarquer à la fillette qui ne réussit pas à mettre un panier : « Dommage que tu sois si nulle. » Elle le rejoint en criant : « Je ne suis pas si nulle ! » Elle fait tourner le ballon de basket et l’emmêle dans ses cheveux. Toute le classe se moque d’elle, notamment deux jeunes filles. La professeure s’approche de l’élève en difficulté : « Tu es très motivée et c’est super mais demain devant le sélectionneur tu seras sur la touche avec JC (le garçon dispensé). » Il prend la parole : « Non tu vas devoir les laisser jouer toutes les deux sans toi, ça me fend le cœur hashtag t’as pas d’amies ! . A la fin de la journée, la jeune fille mise sur la touche par sa professeure et rejetée de ses camarades est inquiète ; elle entend cette phrase d’une joueuse : « Je ne la kiffe pas du tout cette nouvelle élève, car la partie est perdue. Puis se retourne vers l’élève toujours à l’écart : « Tout ça c’est de ta faute rappelle-moi de ne plus jamais faire de selfie avec toi. » L’histoire se poursuit sans véritable sens. Une élève a fait venir son père qui fabrique des pizzas dans un camion et a promis de leur en offrir s’ils se qualifient. Les yeux des enfants s’agrandissent à la vue de cette nourriture de fast-food. Le langage de la professeure est familier, mais elle a aussi une attitude inadaptée envers les enfants. Le directeur de l’école est soulevé par les enfants et projeté dans un arbre à la fin de l’épisode. La professeure propose aux élèves de l’en faire descendre en lançant les ballons dans sa direction : « Allez les champions tirez sur votre instituteur avec les ballons ! » Finalement, un lancer de pizza a lieu et le délégué du gouvernement qui est présent s’amuse et, soudain, décide d’inventer un nouveau sport à base de pizzas jetées. Le scénario est absurde et la séance de sport devient une séance de lancer de pizzas. Cette histoire décousue, dont certaines images dominant/dominé sont inacceptables puisque diffusées dans le but d’amuser les spectateurs, ne permet pas d’aider à la construction de la narration des enfants. Le passage d’une scène, d’une idée à une autre, la violence ininterrompue de ce programme sont déroutants.

La chaîne TF1 propose une histoire de locomotives Thomas et ses amis 17. Les groupes nominaux du langage familier dominent dans les épisodes : « Trop bien, ou c’est cool, S’te plait, ouais », sont employés continuellement par des locomotives ayant des voix numériques d’enfant. Ce sont des mots familiers que l’on retrouve d’ailleurs dans la majeure partie des autres dessins animés proposés le matin. Sur France 3, Paf le chien 18 est annoncé ainsi : « Malgré sa petite taille et son air badin, Paf a toujours été ce héros anonyme qui fait face aux obstacles et vole au secours de Lola sa maîtresse et de ses amis. » En y regardant de plus près, ce sont des animaux au comportement humain épouvantable, tous plus méchants les uns que les autres. Ils se volent des objets ; peu de paroles agrémentent les scènes. Des cris, des bruitages, des explosions, des bombes et des roquettes sont lancées contre les animaux. Personne ne meurt vraiment malgré l’intensité des combats mais tous sont gravement blessés. Dans cet épisode, une poupée répétant « je t’aime » est l’enjeu de la bataille, chacun voulant se l’approprier en pensant qu’elle est vivante et l’embrasser. En plus des cris, la malveillance côtoie le harcèlement et une idée de non consentement puisque les personnages qui se saisissent de cette poupée qu’ils pensent réelle, l’embrassent, la cajolent dès qu’elle est entre leurs mains.

Dans l’un des dessins animés préférés du moment par les enfants, sur M6, Idéfix et les irréductibles 19, des chats sont agressifs et torturent. Un chat (femelle), maîtresse d’un château, est un véritable dictateur. Des paris, des défis sont continuels dans ce village qui pourrait être paisible. Le vocabulaire est éloquent : « Faut se magner, Dégage minus, … ». Dans le dessin animé Titeuf 20, « Dans la peau d’une fille », le vocabulaire relevé se compose d’une multitude d’injures : « dégage pauvre nul ; tu veux mon numéro de slip ; les garçons sont trop nuls ; débile ; je marchais dans la rue tu étais une crotte de chien, … ». Le scénario est navrant, Titeuf est devenu une fille et plus aucun de ses amis garçons ne veut jouer avec lui. On lui tourne le dos et il est très malheureux de devoir suivre le groupe des filles, sauf dans les vestiaires où il espère les voir nues.

Le site Enseigner le français de tv5 monde 21 préconise, pour les trois/cinq ans, des dessins animés pour enfants. En les visionnant, on retrouve pourtant des incorrections de français. Le scénario est très souvent celui d’une compétition entre les personnages. Là aussi, la chanson générique comporte des incorrections de français ; on entend : « ça c’est qui, ça c’est Simon, le petit lapin si malin cacaboudin ». Les enfants lapins cherchent Simon 22 le champion du cache-cache. Dès le début du film, le lapin dit : « Mais où il est ? (pour mais où est-il ?) ». Dans un autre épisode, nous relevons : « - Mais c’est où les buts (pour mais où sont les buts ?). - Ste plait (pour s’il te plait). - Ça c’est trop bien, maman t’es où (maman où es-tu ?), t’as dit quoi déjà Simon ? (pour qu’as-tu dit déjà Simon ?) ». Le format du son est très rapide et les phrases sont peu nombreuses. Les scènes se chevauchent et la musique de fond est présente continuellement. Il est étonnant que ce programme soit conseillé aux plus petits dont les parents sont désireux qu’ils apprennent précocement leur langue.

Dans le dessin animé Sonic boom 23, le vocabulaire est incorrect et les images ne sont que violence (« prépare toi à être anéanti ») et guerre, agressions, mésentente. Les animaux (parlant comme des humains) y sont particulièrement malmenés et y subissent un management vertical de chefs odieux. Les personnages sont licenciés sans ménagement. « Je viens de te virer » dit l’un d’entre eux, et pourtant le dessin animé est diffusé en épisodes depuis plus de vingt ans. Les scénarios sont, d’autre part, incohérents, sans enjeux, à part de gagner des défis inutiles au péril de la vie.

La violence alimentaire est aussi présente dans de nombreux dessins animés. Voici des exemples faisant l’apologie des aliments non équilibrés. Sur M6, entre sept et huit heures trente, est proposé Les filles de Dad 24. Le père, ancien comédien, s’occupe de ses quatre filles dont il a la garde et dont l’une est encore un bébé. Ce dessin animé a des connotations sexistes (le père fait tout pour ne pas à avoir à changer la couche du bébé) et les quatre filles (dont le bébé) ne rêvent que de manger une nourriture peu qualitative. Le grand-père qui vient les garder leur promet un voyage à New York pour ne pas avoir à effectuer les tâches ménagères. Dans l’un des épisodes, il se fait donc servir plusieurs fois un burger, des biscuits, des gâteaux, des sodas par elles, tout en restant assis sur son canapé. L’épisode se termine sans que le grand-père n’honore sa promesse de voyage. Ses petites-filles l’ont servi mais il leur avoue avoir menti et qu’il ne les emmènera pas en voyage.

Dans TAFFY (Tous publics, mention rating CSA) et plus particulièrement dans l’épisode « L’invitée trop parfaite », on assiste à de nombreuses scènes de violence. Mme Parfaite est invitée dans le manoir de Madame Millesous, richissime femme propriétaire du chien Taffy. L’invitée souhaite faire manger une nourriture plus saine que d’ordinaire aux habitants du manoir, majoritairement des animaux. Ceux-ci et Mme Millesous, qui parle d’ailleurs d’une manière exécrable à son valet, se rebellent pour que Mme Parfaite les laisse manger, d’une manière gargantuesque et désordonnée, des quantités énormes de nourriture. Ils mangent et se jettent les aliments, ou en jettent au visage du domestique sans qu’il ne dise un mot. Les animaux, jamais assez rassasiés, se battent entre eux. Mme Parfaite les surprend en train de manger et écrase la tête du chat avec un gros os de jambon fumé. Ces scènes de boulimie sont particulièrement dérangeantes. L’élocution des personnages est trop rapide, les menaces, les injures et le langage familier sont présents dans chaque dialogue. Ce dessin animé aux nombreux épisodes a reçu le soutien financier du CNC, ce qui est consternant.

 

D’autre part, les dessins animés envahissent les publicités, comme lors de la dernière campagne pour la consommation de lait : « Premier manga français parlant le lait 25. » Aucune présence d’un personnage féminin dans les trois spots n’est visible et ce « manga » est plutôt effrayant, notamment au niveau des expressions du visage, de l’ouverture des bouches et de la musique de fond. Un père et son fils évoluent devant un réfrigérateur ; les grimaces du visage du père sont consternantes et terrifiantes alors qu’il semble découvrir, avec étonnement, les nutriments du lait. Le graphisme est horrifique et le scénario exagéré. Les éleveurs cajolent les vaches dans les prairies, les brossent ; elles mangent de l’herbe dans des prés fleuris. Ce narratif est très éloigné de la réalité de l’élevage industriel français. Les scènes courtes et paisibles sont entrecoupées par d’autres bien plus violentes. Une vache hurle : « La filière laitière réduit ses émissions. » On ne sait pas vraiment de quelles émissions il est question puisque la phrase s’arrête là. Des images de vaches dans des prés, évoluant au milieu de papillons et d’insectes – « les éleveurs contribuent à préserver la biodiversité », entend-t-on –  précèdent celles où ces vaches sont, finalement, rentrées dans de grands bâtiments fermés et sont privées de lumière naturelle. Dans cette stabulation, les vaches sont personnifiées, parlent et semblent heureuses ; l’une d’entre elles éteint même la lumière avec son museau.

La physionomie agressive du père et de ses fils dans la cuisine en train de consommer des produits laitiers n’a aucun sens, alors qu’ils ne font que dialoguer. Les images et les sons, dont des cris, oscillent entre douceur et violence pour maintenir l’attention des spectateurs, ce qui revient à la même manipulation scénarisée que le cinéma d’animation destiné aux enfants. Le vocabulaire de l’enfant est familier : « Y’a quoi dans le lait en fait ? », « Y’a plus de lait pa ? ». La chanson du générique est particulièrement pénible à écouter, car la voix synthétique ne respecte pas la mélodie et les notes ne sont pas maîtrisées.

 

En conclusion, que ce soit dans les dessins animés ou les publicités, il semble difficile pour les enfants d’échapper aux violences multifactorielles distillées abondamment sur la plage jeunesse des chaines de télévision.

Dès l’âge de 6 ans, l’enfant commence à comprendre les images qu’il regarde et parvient à faire la différence entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Et L’ARCOM n’est pas sans l’ignorer. Elle explique, dans un article, que l’enfant pourrait être tenté de reproduire ce qu’il a vu sur le petit écran, d’où la nécessiter de discuter avec lui et de privilégier des programmes destinés à la jeunesse. En effet, l’enfant est susceptible de vouloir s’identifier aux personnages ou aux situations, d’où l’importance de lui demander de raconter l’histoire afin de voir ce qu’il a compris et, surtout, lui montrer la différence entre le dessin animé et la réalité. Boris Cyrulnik 26 va plus loin ; il insiste sur le fait que certains enfants, laissés devant des scènes violentes durant des heures pendant leur enfance et sans possible échange avec des adultes sur ce qu’ils voient et comprennent, manqueront d’empathie. Leur développement cérébral pourrait être altéré, car ils n’auront pas appris les interactions humaines. Selon lui, cela conduirait ces jeunes spectateurs à éprouver un manque d’empathie pour eux-mêmes, mais aussi envers les autres ; ils seraient plus prédisposés au suicide, aux mutilations ou aux agressions envers autrui pendant leur adolescence, car ils ne contrôleraient pas leurs émotions, n’ayant pas appris à le faire.

À l’heure des apprentissages principaux, les dessins animés en France offrent aux enfants un vocabulaire sémantiquement pauvre, grammaticalement incorrect et violent, accompagné de scénarios médiocres. Pourtant, certains professeurs de Français Langue Etrangère et les professeurs des écoles en section de maternelle utilisent les dessins animés comme moyen pédagogique pour apprendre le français à leurs élèves. Les voix électroniques, la diction, le manque d’intonation et les cris perpétuels semblent pourtant inadaptés à leurs oreilles. Se soucient-ils des scénarios, des valeurs à partager et des mots employés ? Les scénarios (les dessins animés sont souvent américains et traduits) sont construits sur des schémas récurrents : dominant/dominé, harcèlement, sentiment d’injustice, moqueries, personnages duels, stéréotypes, stigmatisations fréquentes qui rendent les histoires virtuelles peu enrichissantes culturellement et ne véhiculent pas une image positive de la société qu’ils sont en train d’intégrer. L’absence de sous-titres dans une autre langue permettant un accès au bilinguisme ou plurilinguisme est totale, selon une idée reçue que la France serait un pays monolingue. D’autre part, proposer des programmes dans d’autres langues, les langues régionales comprises, permettrait au jeune public de se familiariser avec les sons d’autres cultures internationales ou les cultures régionales. Les cultures et les langues sont vivantes ; proposer un langage familier aux enfants qui regardent les dessins animés ne peut que compliquer leur rapport aux mots et surtout leur accès à la communication, à la créativité et à un modèle de société moins violente, y compris envers la nature, abîmée dans les dessins animés.

Le neuropsychologue et linguiste espagnol Albert Costa rappelle dans son dernier livre, Le cerveau bilingue 27 traduit en 2022 en français, qu’il ne suffit pas d’entendre une langue pour l’apprendre, la qualité du lien social étant primordiale. Selon lui, seule la situation d’échange avec autrui permet à un enfant dès sa naissance d’apprendre une langue. L’exposition à la télévision et l’écoute d’un échange entre deux personnes qui se parlent ne permettent pas l’acquisition de la langue. Mais pourrait-on imaginer – et il le fait d’ailleurs dans son livre – que des programmes adaptés et pédagogiques pourraient être proposés dans le but d’enrichir le vocabulaire et l’imaginaire ?

La dénomination « dessin animé » semble, à elle seule, un euphémisme, tant les actions sont en fait de la violence pure contre les humains, les animaux, la nature (explosions en tous genres), les enfants, mais cette violence, les enfants l’exercent entre eux, contre les adultes, et des monstres la déploient contre les enfants et le monde. L’euphémisation concerne également les images. Tuer un personnage, c’est le tuer vraiment, même si des rires fusent au moment de sa mort, même s’il est le méchant de l’histoire : la mort est banalisée. Les images des dessins animés et des films d’animation sont dominées par des cris, des bruitages qui interfèrent sur la manière de percevoir ces images légendées, animées par des termes inadéquats et inappropriés. L’euphémisation des images et d’un langage pauvre et familier minimise et justifie la violence, voire le positive sous prétexte de capter l’attention et de maintenir l’intérêt des spectateurs. Un « Wouah ! » lorsque le corps d’un personnage de dessin animé attaqué et bombardé explose, cela ne devrait pas signifier que c’est un accident, mais un assassinat. Même si les dessins animés ne sont pas la réalité, l’enfant – jusqu’à un certain âge – ne comprend ni concept, ni la différence entre ce qu’il voit et vit avec ses émotions devant la télévision et la vie réelle.

 

Conclusion

L’accès à un vocabulaire de qualité permet aux enfants de s’exprimer d’une manière plus juste, en nuançant leurs émotions. Ce vocabulaire élargi est un pas, pour chaque enfant, vers sa propre autonomie : « C’est une mise en situation qui l’amène à vouloir maîtriser la langue nouvelle, afin d’y trouver une jouissance dans l’indépendance, puisque le fait de maîtriser cette langue lui donne la liberté individuelle et lui assure l’autonomie 28. » Les « trop bien ; Waouh ; c’est cool ; je kiffe » omniprésents dans de très nombreux dialogues des dessins animés visionnés ne permettent aucune nuance dans l’expression des émotions, et les enfants désapprennent les bases d’une langue, ici française, déjà difficile à assimiler pour certains. Apprendre à l’école la question « Où est le chat ? » et entendre continuellement, à la télévision, « Il est où le chat ? » crée pour l’enfant un conflit didactique complexe. Il suffit de les écouter et de lire leurs productions écrites pour s’en rendre compte. Plus de trois millions de français de plus de dix-huit ans sont illettrés, et les derniers chiffres datent d’il y a déjà plus de dix ans. À aucun moment, l’amélioration du niveau de la langue dans les programmes jeunesse n’est évoquée par les pouvoirs publics. Sur le site du ministère de l’éducation nationale 29, on apprend que l’augmentation de l’illettrisme des jeunes adultes et la non-maîtrise de la langue par des enfants de quatre ans sont, comme moyen de lutte et de prévention, à l’origine de la loi obligeant la scolarisation des enfants dès trois ans. Il est étonnant que le contenu des émissions pour la jeunesse n’ait pas été étudié. Le gouvernement et des instances comme l’ARCOM agissent comme si les émissions jeunesse et la violence banalisée des mots et des scénarios n’avaient que peu d’impact sur les apprentissages des enfants et leur devenir, tout en publiant des mises en garde sur leur site.

 

  1. Kenneth Patchen, But Even So, New York, New Directions, 1968, « Allons, mon enfant, si nous avions l’intention de te faire mal, crois-Tu que nous irions rôder ici près du sentier dans le coin le plus sombre de la forêt ? ».
  2. ARCOM, « Les images ont toujours un impact », 15/11/2022, https://www.arcom.fr/actualites/les-images-ont-toujours-un-impact-larcom-lance-sa-nouvelle-campagne-de-sensibilisation-la-signaletique-jeunesse
  3. Ibid.
  4. Santé Publique France, Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 14/01/2020, https://www.santepubliquefrance.fr/docs/bulletin-epidemiologique-hebdomadaire-14-janvier-2020-n-1
  5. Jean Piaget, Le Langage et la pensée chez l’enfant, Paris, Delachaux & Niestlé, 1923 ; Jean Piaget, La construction du réel chez l’enfant, Paris, Delachaux & Niestlé, 1937.
  6. Boris Cyrulnik, Gardé par la télévision un enfant est seul, Dailymotion, 24/08/2017, https://www.dailymotion.com/video/xldkx8
  7. Serge Tisseron, Le danger de la télé pour les bébés, non au formatage des cerveaux, Paris, Erès, 2018.
  8. Serge Tisseron, 3-6-9-12 apprivoiser les écrans et grandir, Paris, Erès, 2018, p. 24.
  9. Ibid.
  10. Kevin Diter & Sylvie Octobre, « Les enfants de moins de 6 ans et les écrans numériques : à chacun son rythme, d’après l’enquête Elfe », INSEE, 22/11/2022, https://www.insee.fr/fr/statistiques/6535295?sommaire=6535307
  11. Stephen King, Anatomie de l’horreur, Paris, Albin Michel, 2018.
  12. Ian Colman, « Les dessins animés tuent : victimes dans le théâtre récréatif d’animation dans une nouvelle étude d’observation objective sur l’introduction des enfants à la perte de la vie », 2014, https://discovery.ucl.ac.uk/id/eprint/1465095/
  13. France TV, T’es où Chicky, 2023, https://www.france.tv/enfants/six-huit-ans/t-es-ou-chicky/
  14. Centre National du Cinéma et de l’image animée, https://www.cnc.fr/
  15. Séverine Lebrun, Yétili, le bain d’Abel, France TV, 2019, https://www.france.tv/france-5/yetili/saison-4/2483351-le-bain-d-abel.html
  16. France TV, Héros à moitié, en plein dans le mille, 01/2023, Cyber Group Studios, https://www.france.tv/france-4/heros-a-moitie/heros-a-moitie-saison-1/4538359-en-plein-dans-le-mille.html#:~:text=Mo%20et%20Sam%20sont%20demi,ils%20vont%20en%20avoir%20besoin.
  17. https://www.tf1.fr/tf1/thomas-et-ses-amis/videos/thomas-et-ses-amis-s25-e51-skiff-sur-la-terre-ferme-23434755.html
  18. https://www.france.tv/enfants/six-huit-ans/paf-le-chien/
  19. France TV, Idéfix et les irréductibles, 12/2022, https://www.france.tv/enfants/six-huit-ans/idefix-et-les-irreductibles/
  20. France TV, Titeuf, dans la peau d’une fille, https://www.france.tv/france-3/titeuf/saison-4/384231-dans-la-peau-d-une-fille.html
  21. TV5 monde, Simon joue à cache-cache, https://enseigner.tv5monde.com/fiches-pedagogiques-fle/simon-joue-cache-cache
  22. TV monde, Simon joue à cache-cache, https://www.youtube.com/watch?v=VN5qpk6nRuk
  23. Qui s’y frotte s’y pique, Gulli, Sonic Boom, 2023, https://www.6play.fr/sonic-boom-p_17553
  24. Les filles de Dad, M6Kid, 2023, https://www.6play.fr/les-filles-de-dad-p_22687
  25. Les Produits laitiers, Manga, https://www.youtube.com/watch?v=3QvRInOnfqo&feature=youtu.be
  26. Boris Cyrulnik, Pas d’écran avant 3 ans, Youtube, https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=-4UfAuEevr8
  27. Albert Costa, Le cerveau Bilingue, Paris, Odile Jacob, 2022, p.48.
  28. Mareike Wolf-Fédida, Bilinguisme et maîtrise de la langue française, Paris, MJWF éditions, 2016, p. 31.
  29. Ministère de l’éducation nationale, La prévention et la lutte contre l’illettrisme, 09/2022, https://www.education.gouv.fr/la-prevention-et-la-lutte-contre-l-illettrisme-l-ecole-7538
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